vendredi 27 juin 2014

ENCHERES TRES CHERES


"Un minuscule timbre octogonal datant du XIXe siècle, le One-Cent Magenta, a été vendu mardi 17 juin à New York pour 9,5 millions de dollars (7,01 millions d'euros) pulvérisant le précédent record pour un timbre aux enchères. Exemplaire unique, il avait été estimé à entre 10 et 20 millions de dollars par la maison d'enchères Sotheby's.


 
 
Devant une salle comble, les enchères pour ce timbre ont démarré à 4,5 millions de dollars. Il été adjugé en deux minutes à 7,9 millions de dollars, plus les frais associés, qui ne sont jamais inclus dans les estimations.
« Avec les frais, le timbre a atteint 9,5 millions de dollars, ce qui veut dire qu'il a battu un nouveau record mondial », a déclaré le responsable de la vente David Redden, ajoutant que l'acheteur avait demandé à rester anonyme. Le précédent record datait de 1996, quand un timbre suédois de 1855, le « Tre Skilling », avait été vendu pour 2,2 millions de dollars.
SEUL EXEMPLAIRE CONNU
Simplissime, mesurant 2,54 cm sur 3,18 cm, le One-Cent Magenta, imprimé en noir sur fond rouge magenta, arbore le dessin d'un bateau ainsi que la devise de la Guyane britannique, une ancienne colonie : « Damus Petimus Que Vicissim » (Nous donnons et espérons en retour). Il est signé du responsable des postes de l'époque.
Le timbre est un habitué des records. Il avait auparavant été vendu trois fois aux enchères et avait « chaque fois, battu un record pour un timbre unique » selon Sotheby's.
Ce timbre exceptionnel, au destin tout aussi exceptionnel, avait été émis en 1856. A l'époque, quelques pays seulement avaient déjà des timbres. La Guyane britannique, colonie d'Amérique du Sud, recevait ses timbres par bateau d'Angleterre. Mais en 1856, une cargaison avait été retardée, menaçant les envois postaux dans toute la colonie.
Le chef des postes avait alors demandé aux imprimeurs du journal local Royal Gazette de lui fabriquer des timbres : des timbres d'un cent et quatre cents de couleur rouge magenta, et des timbres bleus à quatre cents. Plusieurs timbres à quatre cents existent encore, mais il n'existe plus qu'un seul exemplaire connu du One-Cent Magenta.
DE NOMBREUSES REVENTES
David Redden, le responsable de la vente, avait souligné sa condition remarquable, plus de 150 ans après son émission et son trajet tumultueux chez les collectionneurs. Ce One-Cent Magenta n'avait pas été vu en public depuis 1986. Mais avant sa vente, Sotheby's l'a exposé à Londres, Hong Kong et New York.
La timbre avait été redécouvert en 1873 par un Ecossais de 12 ans d'un village de Guyane britannique (qui deviendra le Guyana à l'indépendance), dans des documents appartenant à sa famille. Il le vend la même année pour quelques shillings à un autre collectionneur local qui l'envoie pour examen à Glasgow. En 1878, il est acheté par un premier collectionneur à Liverpool, puis par le comte français Philippe la Renotière von Ferrary, un grand collectionneur, qui le lègue à sa mort à un musée berlinois.
Mais au sortir de la Première Guerre mondiale, la France saisit le timbre, au titre des réparations dues par l'Allemagne. Il est revendu en 1922, déjà aux enchères, à Arthur Hind, un magnat new-yorkais du textile qui débourse 35 000 dollars de l'époque.
Le One-Cent Magenta changera de mains au moins encore deux fois. En 1970, il bat un record aux enchères, à 280 000 dollars. En 1980, toujours aux enchères, il est adjugé pour 935 000 dollars à John E. du Pont, héritier du groupe de chimie américain, philatéliste et millionnaire excentrique, décédé en 2010 en prison après avoir été condamné pour meurtre. Ce sont les gestionnaires de son patrimoine qui mettaient le timbre en vente."
Le Monde 18 juin 2014
 
 
7 MILLIONS d'EUROS...
Que pourrait-on faire avec une telle somme ?
 
Plusieurs internautes ont imaginé d'autre façons plus ou moins réalistes de dépenser 7 millions d'euros : par exemple acheter 7 millions de baguettes de pain et les distribuer aux Restaus du Cœur, ou bien verser 3 euros à chaque chômeur, ou encore les rejouer au loto, à l'euro-million en espérant gagner encore plus... 
Carlos Ghosn, P.D.G. de Renault, n'a pas besoin de chercher : c'est son salaire annuel. Mais cette somme n'est pas gagée sur un tout petit bout de papier.   
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire